Transparence et confiance sont deux conditions indispensables au bon fonctionnement de l’économie de marché. Or ceux-là même qui se posent en défenseurs inconditionnels du libéralisme contribuent trop souvent à discréditer ce dernier en bafouant grossièrement les règles élémentaires du marché.
On connaît des entreprises qui produisent des comptabilités opaques de manière à camoufler une situation financière défavorable et qui trompent ainsi les investisseurs. Les banques, qui jouent le rôle d’intermédiaire entre ces derniers et les entreprises à la recherche de capitaux, ne contribuent pas toujours à établir la transparence nécessaire aux décisions des investisseurs. On se souvient de cet analyste du Credit Suisse, licencié sur le champ parce qu’il avait évoqué la mauvaise santé financière de Swissair, un diagnostic qui s’est révélé tragiquement exact.
Le ministre de la justice de l’Etat de New-York accuse maintenant la grande banque d’investissement Merill Lynch d’avoir délibérément trompé ses clients en les incitant à acheter les actions d’entreprises chancelantes. L’attorney général se base sur le contenu de
300 000 courriers électroniques internes de la banque qui évaluent très négativement toute une série d’entreprises dont les actions ont été pourtant été conseillées à la clientèle. Selon le Wall Street Journal, le ministre américain est sur la piste d’autres banques, notamment le Credit Suisse First Boston.
La tentation est forte pour les instituts bancaires de travestir la situation économique réelle d’entreprises qui souvent sont également leurs clientes. Quant aux analystes, ils subissent la pression exercée par leur direction et résistent difficilement aux charmes d’une rétribution proportionnelle aux affaires conclues. jd
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