Au cours de la campagne référendaire de l’automne 1998, les adversaires de la redevance sur les poids lourds liée à la prestation (RPLP) n’ont pas fait dans la dentelle : 30 000 emplois menacés, aucune diminution de la pollution, charge supplémentaire de 500 francs par an pour les ménages, Suisse isolée en Europe et aucun transfert de la route vers le rail.
Aujourd’hui, dix mois après l’entrée en vigueur de la RPLP, la réalité dément ces craintes.
Le trafic des camions a régressé de 4 % cette année alors qu’il a progressé de 5 à 6 % entre 1997 et 2000. La redevance a contraint les transporteurs à rationaliser : acquisition de véhicules plus grands et moins de trajets à vide. Une contrainte qui permet du même coup de diminuer les émissions puisque les nouveaux véhicules sont moins polluants.
De leur côté, les CFF annoncent pour le premier semestre de cette année une progression de 1 % dans le transport des marchandises, et même de près de 9 % pour le trafic intérieur.
Le nombre des poids lourds en transit a certes progressé d’environ 10 %, mais cette progression reste dans les limites des années précédentes, alors même qu’une RPLP réduite jusqu’en 2005, et le contingent de 40 tonnes accepté par la Suisse, pouvaient faire craindre une augmentation plus importante.
Par ailleurs l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas s’apprêtent à introduire une taxe similaire, ce qui ne manquera pas de calmer le trafic de transit. Les premiers effets positifs de la RPLP ne pourront qu’encourager l’Union européenne à enfin concrétiser les bonnes intentions de ses livres blancs. jd
L’étude peut être consultée sur le site de l’Office fédéral.
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