Chaque innovation introduite dans le système complexe de la santé produit des effets imprévisibles. Une bonne décennie est nécessaire pour obtenir un résultat substantiel.
Chaque été, les assureurs annoncent la couleur. Pour l’an prochain la hausse des primes pourrait atteindre jusqu’à 10 %. Sous réserve, bien sûr, de l’agrément de l’Office fédéral de la santé.
Une fois de plus, les différents acteurs de la santé vont se rejeter mutuellement la responsabilité de l’augmentation des coûts Ð entre 6 et 7% en 2000. Mais il est inutile de chercher à isoler les coupables, tous le sont à des degrés divers. Les assurés lorsqu’ils soulagent leurs angoisses par la surconsommation de prestations. Les cantons qui allègent leurs dépenses en privilégiant les soins hospitaliers ambulatoires et chargent par conséquent les caisses maladie Ð ceux-là n’ont d’ailleurs toujours pas réalisé leur planification hospitalière. Les assureurs qui se croient obligés de constituer des réserves bien supérieures au minimum légal et qui négligent de développer des systèmes d’assurance plus économiques (voir ci-dessous). Les médecins, peu incités à optimiser leurs interventions dans la mesure où elles leur sont remboursées automatiquement. L’industrie pharmaceutique enfin dont les coûts de recherche sont loin de justifier toujours le prix élevé de leurs produits.
Le système de santé ne se pilote pas comme un frêle esquif. La machine est d’une extrême complexité et toute innovation difficile à introduire sans produire des effets inattendus et négatifs. Les intérêts en présence, à l’exception de ceux des assurés, sont fort bien organisés et le consensus pour des réformes substantielles, l’expérience le montre, nécessite une bonne décennie.
Reste que le système de santé helvétique tient fort bien la comparaison internationale en termes de qualité et d’accès. La LaMal, tant décriée, assure à chacune et à chacun une couverture de soins complète. Faut-il rappeler qu’avant son entrée en vigueur en 1996, l’augmentation annuelle des primes était plus forte encore ? jd
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