Pas de surprise dans le message adopté par le Conseil fédéral. L’option nucléaire reste ouverte, c’est donc non aux deux initiatives populaires
« Moratoire plus » et « Sortir du nucléaire ». La nouvelle loi atomique, qui doit faire office de contre-projet, ne fixe pas de limitation temporelle à la durée d’exploitation des centrales actuellement en service ; seules des conditions de sécurité insuffisantes détermineront leur fermeture. Par ailleurs, tout nouveau projet de centrale sera soumis au référendum facultatif, le retraitement du combustible usé est interdit, la solution du stockage des déchets avec contrôle et accès permanents se voit confirmée. En clair, le parc nucléaire existant subsiste temporairement mais ne s’agrandira pas. On pourrait voir là un compromis typiquement helvétique.
Pourtant la sortie du nucléaire ne constitue pas une solution irréaliste. Mandatés par le Conseil fédéral, les bureaux d’étude Prognos et Ecoplan ont estimé le coût de cette renonciation Ð fermeture de Beznau et Mühleberg dans deux ans, de Gösgen et Leibstadt en 2009, respectivement 2014. Les mesures d’économie ainsi que l’utilisation accrue des énergies renouvelables et fossiles induiraient une baisse du produit intérieur brut de 0,6 % entre 2005 et 2040 et la perte de 4000 emplois. Le coût à supporter pour un ménage moyen ne dépasserait pas 200 francs par an, une prime d’assurance somme toute modeste contre le risque d’un accident nucléaire. Un coût qui pourrait être réduit de moitié si la technique de la pile à combustible se révélait commercialisable dans les vingt prochaines années. En définitive le peuple décidera entre le risque, faible mais incalculable, du compromis concocté par le Conseil fédéral et le coût de l’innovation. jd
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