Les pays scandinaves ont également libéralisé leur marché électrique. La Suède ayant connu cet hiver des difficultés de distribution, certains se sont empressés de les imputer à la fin du monopole. En réalité, le réseau, très étendu, a souffert de conditions climatiques très défavorables. Ainsi, à la suite de l’ouragan Lothar à la fin de 1999, le monopole d’EDF, entreprise publique, n’a pas empêché la France de connaître de graves perturbations dans la distribution d’électricité.
La Norvège, bien que ne faisant pas partie de l’Union européenne, figure parmi les pionniers de l’ouverture du marché de l’électricité. Depuis 1991 déjà, les consommateurs ont le choix entre une centaine de producteurs. Malgré la libéralisation, 80 % de l’économie électrique sont restés aux mains des collectivités publiques. L’électricité est négociée en bourse comme n’importe quelle matière première. Ainsi il est possible de passer contrat pour une livraison d’énergie à une échéance déterminée, et cela à un prix fixe quel que soit le prix du marché à cette échéance. La libéralisation, parce qu’elle a conduit à une rationalisation du secteur, a permis une baisse des tarifs.
Une forte régulation favorise un fonctionnement transparent du marché. Ainsi les consommateurs peuvent changer chaque semaine de fournisseur sur un simple coup de téléphone. Les tarifs sont largement diffusés dans les journaux et sur l’Internet. Le prix du courant et celui du transport, la taxe de raccordement, la TVA et les taxes sur l’énergie doivent figurer séparément sur la facture. Liberté de choix et transparence ont conduit à une égalisation des tarifs. Le régulateur veille également à ce que le réseau soit exploité de manière efficiente. Depuis 1997, les exploitants se sont vu fixer un plafond de recettes et ils sont tenus à une progression annuelle de leur efficience de 1,5 %. Le risque existe que la maintenance du réseau soit sacrifiée aux économies. Mais là également le régulateur veille : pour chaque kWh non livré, l’entreprise distributrice doit payer 63 centimes à titre de dédommagement, alors que le prix de vente du kWh varie entre 5 et 10 centimes. jd
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