Dans la panoplie des instruments de gestion à la mode, le salaire au mérite occupe une place de choix. Basé sur le mécanisme simple de la carotte et du bâton, le salaire au mérite ne vivra probablement guère longtemps, pas plus longtemps que d’autres outils et principes censés dynamiser les entreprises sur un marché globalisé impitoyable.
Les études se multiplient qui montrent l’inanité de ce mécanisme. Dernière en date, celle de spécialistes de la psychologie du travail de l’Université de Zurich. Non, les salariés ne fonctionnent pas seulement à l’argent. La reconnaissance et l’atmosphère de travail jouent un rôle beaucoup plus déterminant dans la qualité de leur engagement professionnel. Oui, le salaire au mérite crée une mauvaise ambiance, stimule la compétition et la jalousie là où devrait régner la collaboration, condition indispensable pour le déroulement efficace de processus de production complexes. L’employé dispose de nombreux moyens Ð absentéisme, ralentissement du rythme de travail, baisse de la qualité de la production – pour « compenser » la non-reconnaissance de son « mérite ». Tout au plus peut-on envisager de récompenser une équipe pour une prestation exceptionnelle ou un salarié accomplissant des tâches rudimentaires et extrêmement parcellisées.
Elémentaire ? Pour autant que les managers comprennent qu’aujourd’hui les employés ne réagissent pas plus au bâton qu’à la carotte, ou que s’ils y réagissent, c’est à coup sûr au détriment de l’entreprise. jd
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