Comment tirer profit de l’échec financier ?
Ainsi donc le veau d’or des licences UMTS Ð la téléphonie mobile de la troisième génération Ð s’est transformé en un vulgaire ruminant de bronze. Au lieu des milliards attendus, la caisse fédérale se contentera d’à peine plus que le prix plancher initialement fixé (200 millions de francs).
La déception n’est pas seulement helvétique. Si l’Angleterre et l’Allemagne ont encaissé le gros lot, l’Italie, l’Espagne, l’Autriche et la Hollande ont vu s’écrouler leur rêve doré. Après le coup de folie qui s’est emparé des opérateurs britanniques (38,5 milliards d’euros) et allemands (plus de 50 milliards d’euros), le marché s’est ressaisi. Car personne ne peut prédire le réel avenir économique de cette nouvelle technologie. Et cette course insensée aux licences UMTS n’a engendré pour l’heure qu’un seul effet concret, une accélération du processus de concentration dans le secteur des télécommunications. Avec à la clé un affaiblissement de la concurrence. L’appât d’un gain facile auquel ont succombé les gouvernements pourrait bien se révéler à terme économiquement catastrophique (voir DP 1438, « Jouer à qui perd gagne » et DP 1451, « L’art de capituler sans conditions »).
Pourtant il serait possible de tirer profit de cet échec financier. Les conditions favorables auxquelles les opérateurs ont obtenu leurs licences devraient stimuler le développement rapide et dense du réseau. A condition bien sûr que ces mêmes opérateurs ne ponctionnent pas les consommateurs suisses pour compenser les coûts exorbitants consentis en Angleterre et en Allemagne. Aux juristes de la Commission fédérale de la communication de solliciter toutes les dispositions légales pertinentes pour faire face à cette situation nouvelle. Voir par exemple l’article 10 de la loi sur les télécommunications qui permet de modifier les dispositions de la concession si des éléments de droit ou de fait ont changé et si des intérêts publics importants sont en jeu. jd
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