La Suisse, pourtant toujours très attentive à ce qui se passe chez son voisin germanique, ne suivra pas l’Allemagne en matière nucléaire. Outre-Rhin, le gouvernement et l’industrie nucléaire ont trouvé une solution originale : les centrales en service reçoivent l’autorisation de produire encore une quantité fixe d’électricité avant de fermer boutique. En Suisse, le Conseil fédéral, s’appuyant sur la procédure de consultation, renonce à fixer une limite, temporelle ou quantitative, à l’exploitation des installations atomiques existantes : seuls les critères de sécurité décideront de l’échéance. Par contre, il propose de soumettre au référendum facultatif tout projet de nouvelle centrale. Le gouvernement confirme donc la politique suivie jusqu’à présent, à savoir le moratoire nucléaire : sauvegarder les acquis et renoncer à renouveler voire étendre le parc nucléaire.
Le Conseil fédéral revient donc sur sa décision de principe d’octobre 1998 de fixer un délai limitant la durée d’exploitation des centrales. Le Vorort et l’industrie nucléaire ont eu gain de cause. Provisoirement seulement, puisque le peuple devra se prononcer sur deux initiatives. « Electricité sans atome » exige la fermeture de Mühleberg et de Beznau deux ans au plus tard après l’acceptation de l’initiative, de Gösgen en 2009 et de Leibstadt en 2014. « Moratoire Plus » vise à interdire toute construction nouvelle pendant dix ans et exige un référendum pour toute durée d’exploitation supérieure à quarante ans. jd
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