
La très brève histoire de Grounding 2026 vaut d’être racontée en quelques mots.
Au départ, il s’agit d’une commande passée par economiesuisse au cinéaste Michael Steiner pour illustrer les conséquences terriblement négatives de l’acceptation de l’initiative Minder «contre les rémunérations abusives». Film ou clip, le projet, selon les intentions initiales des concepteurs, devait être diffusé dans les derniers jours de la campagne sur Internet de manière à toucher surtout les personnes de moins de 35 ans.
Michael Steiner a conçu son projet sous la forme d’images-chocs qui devaient sans fioritures décrire une Suisse aux abois, car ses entreprises, depuis l’acceptation de l’initiative Minder, ont périclité. Le pays est devenu très pauvre, partiellement en ruines. Il compte des cohortes de Suisses qui n’ont désormais qu’un rêve: émigrer dans des pays… qui n’ont pas forcément envie de les accueillir.
Le film est, selon des personnes qui l’ont vu, très bien fait et répond en tous points à la commande, rapporte le Tages-Anzeiger du 14 février. Peut-être en réalité le film répond-il trop bien à la description d’un pays parti à vau-l’eau, avec des images tellement coups de poing qu’elles auraient pu provoquer un effet inverse à celui recherché. Car toutes réflexions faites et larges consultations effectuées, economiesuisse a décidé de passer en pertes et profits le budget de 200’000 francs alloué pour la réalisation du film de Michael Steiner, et donc de ne pas le diffuser.
Mais de nos jours, avec Internet et les réseaux sociaux, plus rien ne reste longtemps confidentiel. Le syndicat Unia a eu accès au film et a repris quelques-unes de ses images pour évidemment en détourner le sens.
Et, en cas de doute quant à ce qu’il faut penser de l’initiative Minder, les 72 millions de francs d’«indemnité de départ» accordée par Novartis à Daniel Vasella finiront peut-être par convaincre les plus sceptiques.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!