Dans DP 1419, un article était consacré à l’analyse de élections fédérales d’octobre dernier. Autres données intéressantes établies par l’institut GfS, celles qui repèrent, lors des votations populaires, les votes féminins et masculins et permettent de les comparer.
Devant l’urne, citoyennes et citoyens se comportent parfois différemment. Mais le clivage droite-gauche, qui transcende les sexes, reste encore important.
Grâce aux analyses Vox, un sondage effectué après chaque votation fédérale, on en sait plus sur les caractéristiques sociologiques des partisans et des adversaires d’un projet constitutionnel ou législatif. L’institut GfS de Zurich a comparé le comportement de vote des hommes et des femmes entre 1977 et 1997. L’étude porte sur cent cinquante votations.
Dans un premier temps, le comportement des femmes, nouvelles venues sur la scène politique, ne se distingue guère de celui des hommes. Tout au plus observe-t-on ponctuellement chez les premières une attitude plus conservatrice. Ainsi, en 1978, elles contribuent à l’échec de la solution des délais en matière d’avortement, un projet accepté par la majorité des hommes. Un an plus tard, elles rejettent l’abaissement à dix-huit ans de la majorité civique.
Clivage grandissant
Dans les années quatre-vingt, les femmes paraissent particulièrement sensibles aux problèmes environnementaux. Le moratoire nucléaire leur doit son succès. Plus rapidement que les hommes, elles reconnaissent les changements de valeurs dans la société : elles sont 63 % à soutenir le nouveau droit du mariage contre 43 % des hommes.
Au cours de la dernière décennie, l’écart se creuse encore, comme l’illustrent les résultats de l’initiative des Alpes Ð adoptée grâce aux femmes Ð et les votations sur l’interdiction de la publicité pour l’alcool et le tabac et la norme antiraciste. Pourtant les affinités partisanes des femmes restent un facteur important dans le choix de vote, y compris pour des thèmes qui touchent de près les intérêts des femmes. L’échec de l’assurance maternité est à mettre au compte du clivage droite-gauche, les femmes (59 %) rejetant ce projet presque aussi nettement que les hommes (62 %), tout comme le refus de maintenir à 62 ans l’âge de la retraite des femmes.
Les analystes du GfS avancent l’hypothèse que le clivage partisan regagne en importance dans la mesure où les partis de droite parviennent mieux qu’auparavant à mobiliser les femmes, surtout celles qui se reconnaissent dans la répartition traditionnelle des rôles entre les sexes. Le fait est que l’UDC a réalisé une nette percée auprès de l’électorat féminin lors des dernières élections fédérales. jd
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