Dans un cerveau normal, les connections nerveuses qui permettent le transfert d’information du siège des émotions à celui de la raison sont plus nombreuses que les connexions pour le trajet inverse. C’est pourquoi l’activité émotionnelle informe pratiquement chacune de nos décisions.
Cet effet perturbateur des émotions sur la pensée stratégique apparaît clairement lorsqu’on étudie les psychopathes. Ces derniers se caractérisent par leur sang-froid, leur esprit calculateur, leur manque de sensibilité et leur égoïsme. Chez eux, la partie du cerveau qui élabore l’action n’est pas inhibée par des facteurs émotionnels. Par exemple, ils ne se préoccupent pas de savoir si leur choix est susceptible de porter tort à autrui. Ils n’investissent pas les objets d’une valeur sentimentale ni ne perdent l’estime d’eux-mêmes lorsqu’ils sont conduits à se déjuger.
Les psychopathes peu intelligents finissent souvent en prison. Par contre ceux dont l’intelligence dépasse la moyenne ont de fortes chances de réussir leur carrière. Une étude effectuée en 1996 a montré qu’au Royaume-Uni 6 % des dirigeants d’entreprise pouvaient être considérés comme des psychopathes contre 1 % seulement dans la population. jd
Zukunftsforschung, organe de la Société suisse pour la recherche prospective, 4/1998. Financial Times, 14/15. 11.98
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