Emmen, dans la banlieue lucernoise, est la première commune suisse à soumettre les demandes de naturalisation à la votation populaire. Une manière de faire qui n’honore pas la démocratie. Ë première vue la procédure ne prête pas à discussion. En démocratie directe, rien de plus normal que le peuple se prononce sur les affaires publiques. Mais en l’occurrence, s’agit-il d’une affaire publique ? Les citoyennes et citoyens d’Emmen ont eu à se prononcer sur la base d’une photographie et d’un curriculum. Sur la base de quels critères ? Celui du bon vouloir : le fait du prince. Donc tout le contraire d’un processus démocratique qui exige le débat et l’argumentation. Le résultat est connu. Dans le secret des urnes, le souverain a accepté la naturalisation d’une ressortissante italienne et d’une Espagnole mineure et rejeté celle de deux familles yougoslaves honorablement connues. Tous les requérants étaient bien intégrés. Ce vote exprime donc clairement un préjugé raciste. Et là, c’est la procédure qui est en cause. La voie parlementaire offre de meilleures garanties. Une commission prépare les dossiers et préavise. Les députés doivent le cas échéant motiver leur refus. Pourtant même cette solution laisse à désirer. Seules les conditions à remplir pour obtenir la naturalisation devraient faire l’objet d’un débat et d’un choix démocratiques. Dès lors que ces conditions sont remplies Ð durée de résidence, connaissance de la langue par exemple Ð la naturalisation est automatiquement accordée et non laissée au libre arbitre de citoyennes et de citoyens qui, sous le couvert de la démocratie, n’exercent qu’un pouvoir arbitraire. jd
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