Le thème de la sécurité domine incontestablement la campagne pour les élections fédérales d’octobre. Un thème qui se nourrit notamment des craintes de la population face au phénomène de la violence et de la criminalité. Est-ce une couverture médiatique particulièrement attentive et détaillée des crimes et autres assassinats qui serait à l’origine du développement de ce sentiment d’insécurité ? L’analyse sur le long terme des données statistiques relatives aux victimes de mort violente montre que ce sentiment ne correspond pas à une réalité objective.
Certes le taux d’homicides a légèrement augmenté au cours de cette décennie. Mais avec un peu plus de deux victimes pour 100 000 habitants, il reste singulièrement faible comparé à celui qui prévalait à la fin du siècle dernier. Vers 1880, époque à partir de laquelle nous disposons de données, ce taux atteignait sept pour 100 000 et les victimes étaient avant tout de sexe masculin. Depuis, ce taux a continuellement baissé et, dès 1940, il est identique pour les hommes et les femmes.
Les criminologues expliquent le taux élevé de victimes masculines à la fin du siècle dernier et au début du XXe siècle par la conception de l’honneur qui prévalait alors et qui engendrait de nombreuses disputes, parfois fatales. Ë noter que le taux d’homicides a diminué parallèlement à la baisse de la consommation moyenne d’alcool. jd
Source : Manuel Eisner/Patrick Manzoni (ed.), Gewalt in der Schweiz. Studien zur Entwicklung, Wahrnehmung und staatlicher Reaktion, Verlag Rüegger.
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