Socialistes et démocrates du centre, alliés pour l’occasion, ont contribué à l’échec du projet de nouvel article constitutionnel sur la monnaie. Mais dans cette affaire, la gauche s’est fait gruger.
L’UDC, on le sait, ne veut pas entendre parler de la Fondation Suisse solidaire, annoncée par Arnold Koller à l’occasion du jubilé de 1998. Or le nouvel article constitutionnel devait permettre de libérer les réserves de la Banque nationale notamment en faveur de la Fondation.
Les socialistes, eux, se sont fâchés parce que la disposition constitutionnelle fixe à la Banque nationale l’objectif prioritaire de la stabilité des prix. Une priorité mortelle pour l’emploi, clame la gauche.
Christoph Blocher avait d’abord annoncé qu’il ne s’opposerait pas à cet article constitutionnel. En effet l’UDC a choisi l’arme de l’initiative populaire pour exiger l’affectation des réserves de la Banque nationale à l’AVS. Puis il a brusquement changé d’avis. Les socialistes auraient dû alors renoncer à leur opposition pour sauver la Fondation. D’autant plus que, avec ou sans article constitutionnel, la Banque nationale dispose de la plus grande indépendance dans la conduite de la politique monétaire. La gauche menait donc un combat purement symbolique, sans aucun enjeu substantiel. Piquée à son propre jeu, elle n’a pas su faire preuve de souplesse et isoler l’UDC dans son rôle d’opposition. Piètre démonstration d’un dérapage politique où la gauche se trouve prise dans les filets de l’UDC, au détriment d’un projet, la Fondation Suisse solidaire, qui peine à prendre forme. jd
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