La filière de l’apprentissage fait la fierté de la Suisse qui voit là confirmation de la justesse de son pragmatisme. Pour preuve : un chômage des jeunes moins élevé que partout ailleurs et une réponse adéquate aux besoins de l’économie. Mais la fierté endort la vigilance. Trop longtemps les autorités ont laissé dormir un dossier devenu poussiéreux Ð législation et règlements désuets Ð et les entreprises, difficultés économiques aidant, ont progressivement négligé la formation de la relève professionnelle.
Maintien de la formation duale
Il a fallu que l’opinion publique s’émeuve de la pénurie de places d’apprentissage ces deux ou trois dernières années pour que l’an dernier le Parlement adopte à grande vitesse un programme financier destiné à stimuler l’offre de formation professionnelle. Le Conseil fédéral annonce maintenant un prochain projet de loi profondément rénovée. La formation duale Ð en école et en entreprise Ð subsistera, mais la loi laissera beaucoup plus d’autonomie aux partenaires, que ce soit les entreprises, les écoles ou les associations professionnelles, pour établir et adapter les plans d’étude et répartir le temps consacré à l’école et à l’entreprise sur la durée de la formation.
Au lieu de définir dans le détail une multiplicité de professions, la loi se limitera à circonscrire des champs professionnels qui feront l’objet d’une formation de base, la spécialisation n’intervenant que dans un deuxième temps. Les apprentis les plus doués pourront achever plus rapidement leur cursus, cursus qui sera prolongé pour celles et ceux qui connaissent des difficultés ; des cours d’appui sont prévus, notamment pour les jeunes étrangers confrontés à des difficultés linguistiques. jd
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