Avec le Luxembourg et le Liechtenstein, la Suisse abrite la plus forte proportion de population étrangère des pays européens (20,6 %). Cette situation de fait suscite à intervalles réguliers des initiatives populaires visant à réduire cette proportion. La dernière en date, déposée en 1995, veut fixer un plafond à 18 %.
Pourtant cette proportion est trompeuse. 23 % des étrangers sont nés en Suisse, 16 % y résident depuis plus de vingt ans. C’est dire qu’une part importante de ces « étrangers » est parfaitement intégrée, parle l’une ou l’autre de nos langues nationales, travaille et paie ses impôts tout comme les indigènes.
Nous persistons néanmoins à faire de l’acquisition de la nationalité helvétique une véritable course d’obstacles et à maintenir ainsi un taux élevé de population étrangère. Ce mécanisme permet à l’UDC et à ses acolytes nationalistes de faire de la peur de l’étranger son détestable fonds de commerce.
En juin 1994, la naturalisation facilitée des jeunes étrangers, acceptée par le peuple, n’a pas réuni la majorité des cantons. Il faut donc remettre sans tarder l’ouvrage sur le métier et reconnaître juridiquement la réalité : celles et ceux que nous côtoyons quotidiennement au travail, dans nos quartiers et dans nos loisirs, sont nos semblables. jd
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