
Le tunnel ignore l’obstacle. Les cols, les gorges, les pentes quel que soit leur degré, ce sont des problèmes superficiels, de surface. Obligé d’interrompre le trafic pour restaurer et sécuriser l’autoroute souterraine, une interruption insupportable pour Uri et le Tessin, le Conseil fédéral a choisi de répéter l’opération de facilité, donc creuser un nouveau tube!
Dans Domaine public, Rodolphe Weibel ne s’est pas contenté de la formule des opposants «Trois tunnels, c’est assez». Il a fait des contre-propositions d’ingénieur. Nous publions sur le site la discussion technique qu’il a engagée avec l’OFROU, ainsi que deux cartes (Göschenen et Airolo), pour les lecteurs désireux d’avoir un dossier complet.
La première question est de vérifier si les sorties très proches de l’autoroute et du chemin de fer, aussi bien à Göschenen qu’à Airolo, offrent des possibilités de passer aisément d’une voie à l’autre. Aux géomètres de juger.
La seconde question est banale. Et nous la prenons à notre compte. Qu’adviendra-t-il du tunnel de faîte à l’issue des travaux? Il pourrait, réaménagé, être une des voies de l’autoroute, unidirectionnelle. Certains, devant l’opposition au nouveau tube, y songent. Nous ne sommes pas de ce nombre. Il permettrait aussi de renforcer l’offre ferroviaire et de mener une politique dynamique de transfert au rail en jouant sur les capacités du tunnel de base et celles du tunnel de faîte rénové.
Rappelons enfin que ce tunnel, historique, permet de rejoindre, grâce à l’embranchement Göschenen – Andermatt, la liaison alpine transversale de Brigue à Thusis. Elle a un sens, sinon commercial du moins politique majeur, affirmant l’horizontalité Rhône et Rhin, croisant la verticalité gothardienne Reuss – Tessin.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!