
La TSR annonçait une retransmission de la conférence de presse du conseiller fédéral, sur la 2. Au programme ordinaire, les exploits de Gaston Lagaffe. Puis on enchaîne sur Hans-Rudolf.
Début août, M. Merz ne pouvait que se référer aux vacances où, selon lui, l’on bronze. Tous les journalistes, à juger sur leur mine, n’avaient pas encore, dit-il, succombé à l’héliotropisme. Mais lui-même avait mis à profit ses vacances pour réfléchir. H.-R. Merz bronze, mais pas idiot. Cette réflexion l’avait conduit à la certitude que, après sept ans au Conseil fédéral, l’heure de la démission était venue. Ce qu’il annonça dans les formes, faisant part de sa lettre à la présidente de l’Assemblée fédérale.
L’image construite
La multiplicité des interventions permet aujourd’hui de repérer le mot ou l’image choisi et retenu par les communicants. H.-R. Merz, c’est le financier, qui présente des comptes positifs même en période de crise. Ses thuriféraires, à l’unisson, firent et font de lui «le meilleur ministre des finances de l’Europe». Lui-même, plus modeste, mais également convaincu que ce titre était mérité, souligna avant toute chose dans son bilan son travail d’économe.
Repositionnement
H.-R. Merz part en laissant de gros dossiers ouverts. Certes, la Suisse n’est plus sur la liste noire de l’OCDE, grâce aux accords de double imposition qui seront ratifiés sans référendum. De même que l’accord avec les USA. Et UBS «va mieux» – comme ses anciens dirigeants nullement inquiétés par le département des finances qui en avait les moyens légaux. Certes ces combats défensifs ont été menés, mais le contentieux avec l’Union européenne reste à peine entamé. H.-R. Merz aurait pu être le magistrat contribuant à repositionner la Suisse comme partenaire loyal. Mais la tâche était trop lourde, ne coïncidait pas avec ses convictions, ne correspondait pas au mandat de ceux qui l’ont élu.
Ses humiliantes démarches à Tripoli ont révélé les illusions qu’il se faisait sur lui-même. Il restera donc, ayant mené une politique budgétaire de droite, un économe.
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