
La bataille bancaire est provisoirement terminée. Le Parlement a ratifié l’accord de Washington et pris sur lui, douloureusement, les vilenies d’UBS. La droite n’a concédé aucune réforme. L’UDC, qui s’est déconsidérée par ses virevoltes, a apporté le renfort de son abstention exigée impérativement de ses membres.
Gauche et syndicats ont publiquement débriefé et, constatant l’échec parlementaire, renvoyé aux proches élections fédérales, considérées comme un recours au peuple.
Détérioration
Personne pourtant ne croit que la Suisse est sortie d’affaire. Le dossier européen qui pose la question de la fiscalité appliquée par les cantons aux holdings et à certaines sociétés est toujours non résolu. Idem pour la fiscalité de l’épargne. Il est probable aussi que les critères appliqués par la Suisse et UBS pour débusquer des fraudeurs seront repris par d’autres interlocuteurs. La liste est longue des obstacles sur notre route. Il faudra les affronter un à un.
Pour mener à bien ces affrontement qui ne se limitent pas aux problèmes fiscaux, l’autorité du Conseil fédéral est faible, sapée par la remise en cause de la formule magique: élection et non-réélection de Christoph Blocher, affrontement stérile entre le PDC et le PLR, maintien d’Eveline Widmer-Schlumpf comme conseillère fédérale sans troupe, et preuve politique, quels que soient ses mérites, que la formule magique n’est plus opérationnelle.
Autre méthode
La Suisse, neutre, industrieuse et paradis fiscal est placée devant l’exigence de son repositionnement. Le terme, “repositionnement”, n’est pas flambant, mais il exprime un besoin de corriger notre politique et notre image, de notre propre et seule initiative.
Ce que l’on cherche, ce sont dans les partis (UDC exclue) des responsables qui, en dehors de tout dossier particulier, posent la question: que faire pour que la Suisse apparaisse loyale comme partenaire international?
On rétorquera qu’il est facile de faire appel aux hommes de bonne volonté. La pensée critique nous a rendus attentifs à l’idéologie des bons sentiments qui habille des intérêts non désintéressés. Malgré cela, nous croyons à la réalité d’un intérêt commun qui peut être recherché par des citoyens qui se respectent. Qu’ils se manifestent!
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!