Les scientifiques se sont contentés d’exposer leurs propres revendications, dans le cadre d’une opération préparée en urgence et au dernier moment. Ce jugement sévère émane de chercheurs de l’Institut des médias de l’Université de Zurich, après analyse de la campagne référendaire sur le génie génétique.
La société en général et les médias en particulier observent l’activité scientifique d’un œil plus attentif et critique qu’autrefois. Les scientifiques en conçoivent de la mauvaise humeur car ils y voient un danger de politisation de la science. Ils peinent à adapter leur discours à cet intérêt nouveau et à apprendre à considérer leurs interlocuteurs laïcs comme des partenaires.
Par contre cette même étude décerne une bonne note aux médias : traitement équilibré du thème, présence dans le débat de nombreux arguments et acteurs, retenue et prudence dans l’appréciation de l’initiative « Pour la protection génétique », bonne information diffusée sur Internet. Cette appréciation positive vaut d’ailleurs pour la présentation d’autres thèmes à caractère scientifique, la drogue par exemple.
Néanmoins l’attention des médias se concentre essentiellement sur les aspects politiques et économiques de ces dossiers. Raison de plus pour que les scientifiques apprennent à communiquer leur savoir dans un langage accessible et cessent de se considérer comme des victimes, injustement accusées parce qu’incomprises. jd
Tages Anzeiger, 11 juin 1998
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