Sur proposition du Département fédéral des affaires étrangères, le Conseil fédéral a donc décidé de mettre fin prématurément au contrat de travail de James Gasana, ancien Ministre ruandais de la défense sous la dictature d’Habyarimana. Gasana, connu pour sa modération et ses efforts en vue de démocratiser la vie politique de son pays, négociateur des accords de réconciliation d’Arusha, et pour ces raisons en butte à la vindicte des extrémistes, avait dû trouver refuge en Suisse en 1993 déjà.
L’ancien ministre, spécialiste reconnu en économie forestière, avait été engagé par Intercooperation, une organisation d’aide au développement financée par la Suisse. Apprécié pour ses compétences et son engagement professionnels, Gasana a pourtant été remercié par le Conseil fédéral. Ce dernier n’a pas osé résister à une interpellation de Jean Ziegler, appuyé par le groupe socialiste et d’autres députés, accusant l’exilé ruandais d’avoir collaboré à la préparation du génocide de 1994, alors même que deux rapports d’experts commandés par le gouvernement suisse blanchissent totalement Gasana de ces accusations.
Cette lamentable affaire illustre cruellement ce que beaucoup savent mais que peu osent ouvertement exprimer au sujet du premier magistrat du pays : Flavio Cotti est un opportuniste obsédé par son image et prêt à toutes les contorsions pour éviter les critiques. Y compris à sanctionner un homme qui incarne la politique que la Suisse prône au Ruanda sous le prétexte futile qu’il est en train d’écrire un livre sur son pays.
Quant à Jean Ziegler, il peaufine inlassablement sa propre caricature, celle d’un insondable naïf instrumentalisé pour la énième fois au service d’une cause trouble, incapable de résister à une quelconque occasion de faire parler de lui. Pitoyable. jd
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