Au milieu des années quatre-vingt, un groupe de réflexion dirigé par Peter Arbenz, alors délégué aux réfugiés, imagine des stratégies nouvelles pour faire face à l’afflux croissant de demandeurs d’asile. Le groupe publie en 1989 son rapport intitulé Strategie für eine Flüchtlings- und Asylpolitik des 90er Jahre qui critique la distinction entre immigrants politiques et économiques. Les auteurs proposent d’utiliser le concept de «solde migratoire global». Le Conseil fédéral doit déterminer tous les deux ans le nombre d’étrangers qu’il souhaite accueillir. En fonction de cet objectif, il doit calculer un quota annuel d’immigrés, toutes catégories confondues. Victime d’une contestation unanime, l’idée est rapidement abandonnée.
De nos jours, ce sont les villes qui réclament une politique d’immigration sans clivage entre les requérants d’asile et les autres étrangers. Le maire de Zurich a relancé d’ailleurs le concept d’un contingent global fixé chaque année par la Confédération.
Plus précisément, Monika Stocker, municipale verte de la ville de Zurich, (voir DP n° 1611), blâme une procédure d’asile restrictive, toujours aussi chère et qui ne donne pas les résultats escomptés. Pour briser la spirale de la répression qui met en danger les principes mêmes de l’Etat de droit, elle préconise l’abrogation de la législation sur l’asile au profit d’une loi sur l’immigration. Les personnes accueillies temporairement devraient avoir la possibilité de travailler ou, pour les jeunes, de se former. Celles-ci rentreraient dans leur pays avec une perspective, alors qu’aujourd’hui leur retour équivaut à un échec personnel, inacceptable.
Tout comme la politique de la drogue, celle de l’immigration pourrait reposer sur quatre piliers. L’aide à la survie par la possibilité de gagner sa vie ; la prévention par l’aide au développement ; la répression des activités criminelles ; et enfin la thérapie qui impliquerait une intervention coordonnée des pays européens en faveur des ethnies maltraitées et dans les foyers de crise. Les sommes actuellement dévolues à la procédure d’asile – près d’un milliard de francs – trouveraient là une affectation plus productive. md
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