Vendredi 16 janvier, l’Union patronale suisse (USP) en collaboration avec Alliance F, association de sociétés féminines de Suisse désormais centenaire, lance une campagne de promotion du travail des femmes à tous les échelons hiérarchiques sans discrimination. Des horaires flexibles, des postes à temps partiel, des crèches, permettraient de mieux concilier vie de famille et vie professionnelle. Le président de l’organisation patronale, Rudolpf StŠmpfli, évoque également une meilleure répartition des tâches domestiques.
Samedi 17 janvier, Peter Hasler, directeur de l’USP prend à nouveau la parole. Après l’assurance invalidité (AI), c’est le tour du travail. Dans une interview accordée au Temps, il déniche la formule magique. «Au vu des problèmes et des coûts d’intégration des étrangers, nous préférons voir arriver sur le marché du travail davantage de femmes et de personnes de 65 ans, pas forcément à plein temps». On résout ainsi du même coup le problème de l’immigration, la demande insatiable de main-d’œuvre peu qualifiée et le financement de l’AVS. Le temps partiel assure par ailleurs la diminution des charges sociales. L’USP accepte enfin la proposition d’assurance maternité votée par le Parlement. Pas chère, payée moitié-moitié par les employeurs et les employés, elle éloigne le spectre d’une augmentation de la TVA et les solutions cantonales qui multiplient les modèles et la confusion, à l’image des allocations familiales.
Ainsi, une femme reste avant tout une mère de famille et une force de travail sous-exploitée. Et tant qu’on est en bonne santé, il faut continuer de produire. Le pays dispose de bras en suffisance, pas besoin d’en importer. On fera des économies. Femmes, retraités et étrangers sont des parias. On peut les remplacer à loisir. L’égalité – avec la bénédiction malheureuse des associations féminines – et la démographie deviennent les alibis d’un discours arrogant, décomplexé. La droite au pouvoir délie les langues qui annoncent les durcissements à venir. Sans parler des cautions scientifiques confectionnées sur mesure par les think tanks, tel Avenir Suisse, financés par les grandes multinationales du pays.
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