C’est le crépuscule des dieux ou l’angoisse des gestionnaires avant le bilan. Entre temps, ils publient, diffusent, soldent leurs pensées, leurs visions, leurs convictions. Il y a une certaine vanité dans la prolifération de ces écrits. Le succès apparent brouille la modestie de l’âme protestante: mélancolique selon Christoph Marthaler, un autre ange déchu, métamorphosé en diable et comptable pitoyable. Or, la faillite fait coucou. Les choix stratégiques, c’est-à-dire à long terme, se moquent des budgets tactiques, à court terme. Éphémères et pâlissants, comme soleils à l’ombre du stratus, le seul vrai nuage. Maintenant, ils implorent gouvernement, parlements et peuple incrédules. Bouche bée. Une rallonge supplémentaire, cent millions pour conjurer la honte. L’exposition racole, radote, ment probablement. Mais il faut payer. Il faut de l’argent. On fera la manche s’il le faut. Aussi tôt dit aussi tôt fait. Voilà des mendiants sur appel, des clochards licencié, des pauvres loques bcbg. Sur l’arteplage de Bienne vous, moi, tout le monde a pu mendier pendant deux semaines sponsorisé par le Secours suisse d’hiver. Tout était organisé, l’espace balisé. Des jolis panneaux, bleu et blanc, signalaient les emplacements. Résultats: 210 personnes, toute condition sociale confondue, ont récolté 23 000 francs. La moitié a été versée à des associations d’utilité publique. Le solde est fini dans les poches des apprentis mendiants. Rien dans les caisses de l’Expo. Juste retour des choses. Avant le psychodrame d’automne, entre supporters et pourfendeurs du Luna Park national. md
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