La seule vraie religion actuelle est le sport. Plus précisément le football. La Suisse a désormais ses dieux: Seferovic, Ben Khalifa, Siegrist et autres Chappuis. Champions du monde de football, excusez du peu! Chez les moins de 17 ans, dirons les esprits mesquins. La Suisse, pays de vieux, championne du monde des jeunes, voilà pourtant de quoi nous réjouir.
L’équipe des moins de 17 ans est multiculturelle, composée de double nationaux. Rien d’extraordinaire à cela. Cette équipe de jeunes n’est rien d’autre que le miroir, la vitrine même, de notre pays. Non pas la Confédération helvétique cauchemardée sur les affiches des anti-minarets, mais telle qu’elle existe là où vivent les gens. Autour des terrains de football plutôt que dans des mosquées. La Suisse vit déjà sa diversité. Et elle la vit plutôt bien. Seul un commentateur victime de ses préjugés a pu confondre un joueur suisse et un nigérian en raison de leur même couleur de peau. Le racisme a quitté les terrains pour n’exister que dans nos têtes bien malades.
La victoire historique du 15 novembre est ce qui pouvait arriver de mieux avant le match décisif du 29 novembre. La jeunesse qui gagne montre la voie au peuple qui doute. Comme pour mieux le convaincre qu’approuver l’initiative pour l’interdiction des minarets serait une tache indélébile dans notre histoire. Un auto-goal indigne de notre réussite à faire jouer ensemble onze adolescents mieux que les autres. Quelle que soit leur religion, quelle que soit leur couleur de peau. Cette Suisse-là n’est pas celle de l’UDC, ce parti qui a fait le hold-up du siècle en s’auto-proclamant défenseur d’une prétendue identité helvétique. Il n’y a pas d’autre identité que celle que nous construisons jour après jour. Le 15 novembre dans un stade nigérian ou le 29 novembre dans les urnes.
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