Prévenant, on vous pose la question. Est-ce pour emporter ou pour manger sur place? Selon la réponse, vous aurez droit à un traitement différencié: un carton pour le transport ou une assiette pour gagner votre place. Le fisc, lui aussi – mais est-ce une prévenance? – distingue dans l’application de la TVA l’emporté alimentaire, frappé du taux des biens de première nécessité, et le manger au restaurant qui bénéficie d’un taux avantageux par rapport au taux ordinaire, celui de l’hôtellerie.
La TVA devant augmenter provisoirement de 0,4 point pour assainir l’assurance-invalidité, le législateur a tenu compte des situations: ce ne sera que 0,1 pour les biens de première nécessité, et 0,2 pour l’hôtellerie.
Gastrosuisse votera non. Le sigle Gastro, qui voudrait être pris pour une apocope de «gastronome», dénomme la Fédération de l’hôtellerie et de la restauration. Klaus Künzli (KK), son président, exposait sur la RSR les raisons de ce refus. L’écart de traitement va se creuser entre le poulet rôti à l’emporter et le poulet rôti mangé au restau. Tel fut l’exemple choisi par lui pour justifier le «non». Que l’assurance-invalidité soit en situation de quasi-faillite financière, que la hausse soit limitée dans le temps, que la proposition de hausse ait fait l’objet, au Parlement fédéral, d’un compromis âprement négocié, bref que l’on soit dans une situation de salut public pour une branche essentielle de notre sécurité sociale, qu’importe à KK: le poulet rôti à l’emporter sera avantagé par rapport au poulet rôti au restaurant.
Fixons l’enjeu à 20 francs le poulet. La différence sera de 0,1 point. Soit 2 centimes (rouges).
On ne peut que renvoyer au titre de ce billet: Gastrite suisse.
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