Trop ou trop peu? Le débat sur les plans de relance lancés par la Confédération n’est pas prêt d’être clos. En comparaison internationale, l’effort helvétique paraît bien modeste, obsédées que sont les autorités par le frein à l’endettement. Ce souci de ne pas charger financièrement les générations futures est légitime. Mais avant d’articuler des chiffres et de pratiquer sous ou surenchère, c’est de contenu qu’il faut débattre.
Un programme de relance doit contribuer à léguer à nos successeurs une économie durable et non pas financer des activités et des investissements qui se révéleront caducs dans une décennie déjà. Dans cette perspective, les dernières mesures décidées par le Conseil fédéral, qui visent le marché du travail et le pouvoir d’achat, parent au plus pressé mais ne traduisent pas une vision d’avenir.
La sécurité énergétique constitue un facteur déterminant du développement économique. L’épuisement programmé des énergies fossiles et l’augmentation de leurs prix imposent une substitution rapide de nos sources d’approvisionnement. Voilà ce qui devrait être la colonne vertébrale d’une relance durable. L’étude du conseiller national socialiste Rudolf Rechsteiner, un spécialiste des questions énergétiques, en donne les lignes de force.
Techniquement, le potentiel de production électrique à partir des énergies renouvelables représente trois à quatre fois l’électricité fournie par le parc nucléaire. Les milliers de projets annoncés dans le cadre du projet de rétribution à prix coûtant du courant injecté suffiraient à eux seuls à remplacer la centrale de Mühleberg. L’avenir appartient à la production décentralisée. Les bâtiments peuvent produire la chaleur et l’électricité qu’ils consomment. Les éoliennes et la biomasse fournissent l’énergie nécessaire aux transports. La promotion des énergies renouvelables contribuerait à la création d’emplois en grand nombre et rapidement, contrairement à la construction de nouvelles centrales nucléaires. Elle favoriserait les exportations de technologies sur un marché international en pleine expansion.
Mais c’est à croire que le soleil ne brille plus que parcimonieusement sur la Suisse. Alors que nos voisins avancent à grands pas dans la voie des énergies renouvelables, notre pays tergiverse. Les incitations financières restent modestes et les électriciens persistent à rêver d’un avenir nucléaire qui assoirait leur pouvoir énergétique et financier.
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